La psycho
      dans Signes & sens

      L’enseignement de
      Roger MC. Gowen,
      condamné à mort…

      L’enseignement de Roger MC. Gowen, condamné à mort…
      ©iStock

      Alan Polunsky Unit, une des prisons les plus lugubres et cruelles des Etats-Unis qui en comprennent un bon nombre dans cette catégorie, héberge le couloir des condamnés à mort du Texas. Presque cinq cents personnes, des hommes avant tout, croupissent dans cet enfer depuis des années, parfois 15, 20, 25 ans – comme mon ami Roger Mc. Gowen – pour des crimes qu'ils n'ont jamais commis. On en a les preuves pour Roger qui, en prison depuis seize ans, attend depuis plus de quatre ans une révision de son procès. Dans les quatre années aux Etats-Unis, trois cent seize condamnations ont été cassées et près de la moitié des détenus concernés avaient été condamnés à mort ou à la détention perpétuelle.

      Les conditions de « vie » représentent un affront permanent à la dignité humaine et aux droits de l'Homme. Les détenus sont dans des cellules de 2 x 3 mètres, 23 heures sur 24. Ils n'ont absolument aucun contact direct entre eux et n'ont pas le droit de faire le moindre travail, hobby, passe-temps dans leur cellule, ce qui est contraire même au règlement sur les prisons. Le petit-déjeuner est servi à 3 heures du matin, le repas de midi vers 9 heures et celui du soir vers 15 heures. Roger n'a jamais eu un repas chaud depuis bientôt trois ans qu'il est dans cette prison. La routine, si importante pour l'équilibre mental d'une personne qui vit en milieu carcéral, est quasi inexistante. L'arbitraire le plus total règne dans les rapports avec les détenus, la violence sous mille formes est quotidienne. Les « lockdown » au cours desquels les détenus sont maintenus 24 heures sur 24 dans leur cellule leur tombent dessus sans avertissement et, en général, sans explication plusieurs fois par année. Leur seule alimentation est constituée de sandwiches au beurre d'arachides, trois fois par jour. Les lockdown sont souvent doublés de «shakedown». Dans le cadre de cette pratique, les gardiens viennent dans la cellule des détenus et jettent tout sens dessus dessous, déchirent leurs possessions, marchent dessus, avec pour seul objectif de les punir et les démoraliser. Je ne vais pas continuer cette triste description – assez de sites excellents donnent d'innombrables informations sur la peine de mort et les conditions de détention des détenus.

      Un alchimiste spirituel


      Si réussir sa vie signifie vivre selon sa plus haute idée de ce qui est bien et juste et, avant tout, rester fidèle à soi-même, à son Soi profond, alors Roger a indubitablement réussi sa vie. Je corresponds avec lui depuis six ans ; je l'ai visité deux fois déjà et cet homme est devenu pour moi un véritable maître spirituel. Il vit la parole célèbre de Shakespeare dans Hamlet : « Ceci par-dessus tout : sois fidèle à toi-même et il s'ensuivra comme la nuit suit le jour, que tu ne peux manquer d'authenticité avec personne. »
      Cet homme eut un avocat commis d'office qui était un alcoolique notoire et qui ne vint jamais voir son client une seule fois avant le procès. Il prépara sa plaidoirie sur la base de rapports de police, s'endormit plusieurs fois pendant le procès de son client et, dès la fin du procès, truffé d'irrégularités graves, alla féliciter le jury d'avoir condamné son propre client à mort. Pourtant, Roger refuse de se voir comme victime ; il clame haut et fort qu'il est responsable de sa vie. Il a appris à rendre le bien pour le mal, l'amour pour la haine. Le peu qu'il a, il le partage avec les autres détenus sur son couloir. Il vit dans la dignité, la tête haute en enfer. Cet homme, pour moi, a réussi sa vie ; en d'autres termes, il est un alchimiste spirituel qui a réussi à transformer la boue de ses conditions de vie en or. Mais écoutons-le, en nous rappelant d'où il parle et sachons écouter le silence entre les mots autant que les mots eux-mêmes : Je crois que chacun est responsable de sa vie... A un moment, j'étais une victime et je commençais à me sentir comme une victime, blâmant tous les autres pour mes problèmes. Mais j’ai réalisé que je devais prendre la responsabilité de mes propres actions et que c'était la seule façon de ne plus me sentir comme une victime. Chaque jour je trouve quelque chose pour lequel remercier la Providence. Quand il fait froid et que les autres s’en plaignent et ne veulent pas sortir du lit le matin, moi je me roule en bas de mon lit et je commence à faire des pompes ; et tout le temps, je remercie Dieu d'être capable d'avoir froid et de sentir le froid. Car beaucoup de nos gars qui, l'année passée se plaignaient du froid, ne sont plus là pour s'en plaindre parce qu'ils ont été mis à mort. Chaque journée et tout ce qu'elle contient est une bénédiction. »
      Quelle victoire extraordinaire sur soi de vivre ce que Roger vit et d'être capable d'assumer la responsabilité totale de son existence, malgré tout !

      Prendre position


      La société de consommation nous lance à la figure des modèles de succès aussi stéréotypés que vides, qu'il s'agisse de stars, de sportifs, d'hommes d'affaires et, plus rarement, de scientifiques ou d'intellectuels. En général, ils sont mesurés à l'aune et à l'accumulation matérielle de l'applaudimètre médiatique. Loin de moi cependant l'idée de porter jugement sur des personnalités ayant réussi leur vie selon ces critères ; je trouve déjà assez difficile de vivre la mienne avec un minimum de cohérence sans avoir la prétention de dire à qui que ce soit comment vivre la sienne.
      Par contre, on se doit de prendre position sur les critères suggérés par nos sociétés pour mesurer la réussite car, sans critères clairs, aucune éducation n'est possible. Et là, les critères de nos sociétés sont légers, légers, légers. Ils ne tiennent vraiment pas la route. Que vienne un krach financier mondial – dont les chances, selon nombre de spécialistes, sont estimées à 50 – et ce serait une totale débandade.
      Imaginons un triangle avec les trois mots suivants : être, avoir et faire ; notre société a défini le succès avant tout en termes de l'avoir (des possessions) et du faire. Je suis « quelqu'un » parce que je possède une villa sur la Côte d'Azur ou la dernière Ferrari ou parce que j'ai monté une entreprise qui marche ou encore tourné un film à sensations. Mais comment le faire ou l'avoir pourraient-ils jamais définir la qualité d'être ? Nous avons mis le triangle sur sa pointe et il ne peut que capoter.
      La seule vraie revanche sur soi, comme le définissent les grandes sagesses spirituelles de l'humanité depuis la nuit des temps, considère d'abord le niveau de l'être. Quand je suis pleinement conscient de ma dimension d'être, alors je ne fais que ce qui est l'expression de cette dimension profonde ou ontologique, au lieu de chercher à épater la galerie dont les applaudissements vides résonnent comme le dentier d'un squelette dont on ébranle la mâchoire avec une ficelle ; et je ne serais pas assez insensé pour accumuler ce qui pourrait m'alourdir dans la danse de la vie que je voudrais légère et joyeuse.
      Ce qui est également étonnant dans la définition occidentale du succès est que celle-ci est purement linéaire et mécanique. Un individu peut être censé réussir sa vie car il est devenu le directeur de sa banque. Après un parcours de plusieurs années, il est donc nommé directeur. À ce moment précis, il a réussi, pas avant. On néglige tous les pas ayant mené à ce «couronnement», alors qu'ils sont peut-être infiniment plus importants. En d'autres termes, dans la vision linéaire de notre culture matérielle, le succès est à la fin d'un certain parcours, d'un certain voyage. On n'a pas compris ce que nous disent d'autres cultures et sagesses que la nôtre (mais existe-t-elle notre sagesse ? ), à savoir que la seule chose qui compte est la façon de voyager le moment présent (puisque, dans une perspective d'immortalité déjà présente, le voyage n'aura jamais de fin). Flaubert disait que le présent nous échappe parce que le passé nous tourmente et que le futur nous fait peur ; voilà une description précise de l'état d'âme de nos sociétés ! Quand nous mourrons, nous n'emporterons avec nous ni notre compte en banque, ni notre villa, ni nos relations, ni notre réputation, ni notre santé physique ou notre apparence matérielle ; la seule chose que nous emporterons est notre capacité à être totalement nous-mêmes et à aimer.
      Et si c'était cela le vrai succès ? Roger Mc Gowen de dire : Je ne suis peut-être pas libre dans mon corps mais je suis libre d'esprit et quand nous nous rencontrerons à nouveau, où que je sois à ce moment, ce sera avec l'esprit et le cœur d'un homme libre, parce qu'aussi longtemps que Dieu est ma vie, je ne serai pas enchaîné. Dieu n'a pas besoin de décider d'aimer. C'est automatique. C'est un torrent qui s'écoule d'une source universelle qui ne tarit jamais. Et comme cette même source est en nous, l'amour est si facile. C'est la haine qui est difficile. Il ne se passe pas une journée sans que je remercie Dieu pour tout ce qu'Il m'a donné. Je sais dans mon cœur que Dieu a planifié quelque chose de merveilleux pour moi. Le bonheur n'est pas un état d'esprit, comme le pensent la plupart des gens mais un état de l'être. Devenir un avec tout ce qui est. J'ai cessé d'essayer d'apprendre comment aimer. Maintenant j'aime, c'est tout. La mort est simplement un autre chemin à explorer. L'amour n'est qu'à une pensée de distance. Rappelle-toi de l'utiliser souvent. Il ne peut jamais s'épuiser…

       

      Pierre Pradervand

       

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